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Chemins d'hommes et de femmes... Des traces vers Dieu ?... |
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Blaise Pascal, StylesNotes d'après Balthasar, La gloire et la Croix, tome Sytles (2-2) Pascal nous conduit ailleurs, dans une course vers la découverte de Dieu. Mais cette course n'est plus de l'ordre du mystique mais à partir d'une méditation plus rationnelle, géométrique. S'il lutte contre l'apologie d'un minimum moral prôné par les jésuites de l'époque, qui veulent accommoder les règles pour le monde, c'est pour Pascal, parce qu'ils s'éloignent de l'apport initial d'Ignace de Loyola. Il cherche à approcher la présence d'un Dieu qui se cache. Ce mystère est important mais délicat pour Pascal. Il ne faut pas en effet que l'homme ne voit rien du tout, il ne faut pas non plus qu'il en voie assez pour croire qu'il possède Dieu, mais il faut qu'il en voie assez pour connaître qu'il l'a perdu... Pour connaître qu'on l'a perdu, il faut voir et ne pas voir (Pensées 602 - selon la numérotation de Chevalier). L'approche de Dieu se fera pour lui à travers la géométrie. En percevant l'étendue spatiale, l'homme peut se regarder et là se connaître et s'estimer à son juste prix. Il renonce cependant aux preuves métaphysiques de l'existence de Dieu. L'homme regardant vers le bas approche la science de la nature et en portant son regard vers le haut, dans la foi, il peut voir l'Homme-Dieu qui seul le rend intelligible dans son milieu intenable et le met par là en pleine lumière (p.85). On peut se demander d'ailleurs si cette situation instable de l'homme n'est pas à l'origine de cette situation de désir qui le conduit vers un Dieu qui seul peut combler l'attente eschatologique. Pour Pascal, tout être fini peut être comme rien en face de l'Etre lui même... (cf. p. 91). Tout être naturel demeure comme rien en face de l'ordre de la grâce... Cette dialectique entre l'Infini et le rien (qu'on appelle faussement le pari) place l'homme entre l'infini, sa véritable patrie et le néant... Mais Dieu a représenté les choses invisibles dans les visibles, souligne Pascal. L'homme ne peut pas comprendre Dieu comme du point on ne peut tirer la ligne... Mais l'homme peut se comprendre à partir de Dieu (de la ligne on peut tirer un point...) Il lui faut cependant haïr l'aliénation de soi par rapport à Dieu et à lui même. Haïr cet instinct de soi qui porte l'homme à se faire Dieu, à se rendre centre de lui même, à glisser sur la pente vers soi... Car pour Pascal, l'homme qui ne cherche pas sa grandeur en Dieu est obligé de la chercher en lui même. Son travail est alors une fuite éperdue du présent. Au fond de lui même, il ne peut trouver qu'ennui et désespoir... Par lui même, c'est à dire sans la grâce, il ne peut retrouver son origine. Trouver Dieu passe donc à travers la prise de conscience de sa finitude par la recherche d'un infini qui se cache. Car pour Pascal Dieu reste caché. Il se cache en se couvrant d'humanité et plus encore dans l'Eucharistie. Il n'y a donc pas de preuves possible, car Dieu veut que l'on cherche. Parce qu'il est amour, il ne veut être trouvé qu'à travers l'amour. A la différence de Mahomet, Dieu ne s'est pas mis en lumière. Renié, il est misérable et seul. Il veut périr humainement ... (et non réussir). Pourquoi le Christ n'est-il pas venu de manière visible ? Pourquoi s'est-il fait prédire en figure ? Précisément pour ne pas se mettre lui même en lumière, mais au contraire pour illuminer toutes les autres choses à partir de son obscurité, juger par une séparation et orienter vers Dieu. Pour Pascal, c'est dans le pauvre que se trouve résumé la figuration chrétienne. Il est l'obscurité du Christ, mais l'amour du chrétien peut voir en lui l'image de la présence du Christ, le sacrement du Christ et même le voir dans l'acte d'Aimer. Rencontrer le Christ dans le pauvre reste ainsi un miracle subsistant.... Pascal va ainsi vers les pauvres. J'aime tous les hommes comme mes frères, parce qu'ils sont tous rachetés. Quand tous les signes s'éteindront, il ne restera plus que la grâce reçue dans le sourire porté à un pauvre qui témoignera de la présence de Dieu. L'Eucharistie se fait charité, quand elle nous conduit à cet agenouillement devant l'homme pourrait-on conclure. Pascal n'a pas achevé ses Pensées qui reste une mosaïque à déchiffrer. Il s'est fait charité auprès des plus pauvres, parce que la lumière ne pouvait être aussi importante que la charité... Styles. De Jean de la Croix à Péguy Aubier Théologie, traduit de l'allemand par René Givord et Hélène Bourboulon, ISBN 2 7007 342 1 Copyright Editions Montaigne 1972 Source : Hans Urs von Balthasar, La gloire et la croix.
Autres théologiens :
Les Ouvrages : Pensées.
Source : Hans URS von BALTHASAR La Gloire et la Croix Tome 2 Styles d'Irénée à Dante Cerf DDB Trad. R Givord Edº 1990 DDB Vous voulez participer à ce recensement, commenter ou compléter les fiches déjà réalisées... |
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