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La Souffrance de Dieu - François Varillon

Ce cours essai sur un thme difficile et décrié comme une vision humaine et donc réductrice (anthropomorphique) de Dieu. Elle mérite cependant un détour.

Je me permets d'en donner quelques bribes dans le seul but de susciter chez vous une lecture qui pour moi vaut ce risque... "

Le paradoxe d'un Dieu humble est apparu violent plus d'un. Voici que celui d'un Dieu qui souffre l'est davantage encore. Est-il vrai que la souffrance, comme l'humilité, est au coeur de la Gloire ? Pour approcher ce mystre, (...) la seule pensée qu'il est possible que Dieu souffre, tre saisi soi-mme par une souffrance qui serait, si faible soit-elle, une participation la sienne. Car, si Dieu souffre, ce ne peut tre d'une émotion vague, en quelque sorte marginale, ou qui effleure sans étreindre. Rien n'est accidentel en Dieu. Si Dieu souffre, sa souffrance a la mme dimension que son tre et que sa joie. Dimension sans dimension. Sans limite. Infinie. Au coeur de l'Essence et selon l'incommensurable ampleur de son rayonnement. (...) l'expérience d'une participation la souffrance de Dieu (...) ne peut tre qu'une théopathie. Au double sens du mot: non seulement " souffrir Dieu ", comme tous les mystiques (...) mais souffrir sa souffrance (...) Pour parler d'un Dieu qui souffre, [je dois] me résigner souffrir de ne pas souffrir, veillant seulement ne jamais me complaire en ce qui serait augmentation de connaissance (...) Dostoievski était malade d'émotion devant la toile de Holbein, au musée de Ble, représentant le corps décomposé du Christ détaché de la croix! A cet instant le grand romancier échappait ce qu'il appelait le "terrestre ordre normal ", entendant par l l'équilibre facile de l'existence en sa banalité, privée de tragique, de profondeur et de mystre. Si du moins j'étais frappé en plein visage, et mon lecteur avec moi, par la gravité du visage de Dieu ! Cela doit tre possible. (...) L'Image d'un Dieu impassible qui surplombe dans une olympienne sérénité le mal et le malheur du monde subsiste et vit d'une vie secrte dans les profondeurs de l'inconscient de l'humanité. Impassible, cela veut dire insensible, donc indifférent (...). Comment croire que Dieu est Amour, s'il faut penser que notre souffrance ne l'atteint pas dans son tre éternel ? Quand je pleure ou me dégrade, est-il "marbre absolu "?

L'amour est vulnérable, mais une nature parfaite ne l'est pas. Or Dieu est parfait, sauf ne pas tre vraiment Dieu. Aussi bien, pour plus d'un, l'image d'un tre que rien ne peut blesser se juxtapose, non sans susciter une sourde révolte, la réalité historique d'un Christ fraternel qui a souffert et qui est mort sur une croix. La souffrance du Christ, loin d'atténuer le scandale de l'impassibilité du Pre et de l'Esprit, semblerait plutt l'accrotre. Car ce n'est pas seulement la douleur des créatures qui serait impuissante émouvoir l'éternel, mais celui que le Pre a envoyé, le Fils fait homme, aurait pu agoniser jusqu' suer du sang sans qu'en son tre immuablement bienheureux l'Absolu ait douloureusement vibré! Jésus d'ailleurs n'a souffert qu'un temps, la douleur I humaine est de tous les temps. C'est maintenant que j'ai mal, c'est autrefois qu'il a porté sa croix. Il est maintenant glorieux. Au chevet du cancéreux dont la face est rongée et qui respire interminablement, l'épouse la plus chrétienne peut laisser échapper cette plainte qu'il serait bien imprudent de qualifier de blasphme: " Pour le Christ cela n'a duré que quelques heures, pour toi ce sont des mois! " Dérision tragique, quand on entend cela, du moindre essai d'argumenter sur le rapport de l'éternité et du temps! Rien ne peut faire qu' l'heure o je plie sous le fardeau, le bonheur de Dieu et de son Christ ne soit imaginé comme étant sans défaut. Puissance de l'inconscient! Ténacité des fantasmes qu'il suscite! Si les gens savaient... que Dieu `'souffre" avec nous et beaucoup plus que nous de tout le mal qui ravage la terre, bien des choses changeraient sans doute, et bien des mes seraient libérées" (...)

Dans l'ordre de l'tre, la souffrance est une imperfection. Dans l'ordre de l'amour, elle est le sceau de la perfection (p. 71). Jésus avait touché le fond de la douleur des hommes en épousant sur la croix leur solitude. Il ne savait pas, disions-nous, que le Pre partageait sa souffrance: aspect abyssal de la kénose. Mais ce qu'alors le Pre partage, c'est, plus profonde que toute autre souffrance, la solitude du Fils. Car il sait que le Fils ne sait pas, et son amour, en le retenant d'intervenir, atteint la cime de sa puissance: c'est, la lettre, la Toute-Puissance. (p.74) Si Dieu souffre, c'est de trop aimer (p. 76)

A méditer...

C. Heriard

LA SOUFFRANCE DE DIEU Franois VARILLON, Le Centurion Octobre 1975

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