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Paul Beauchamp

Brève présentation de l'auteur.

Paul Beauchamp s.j. est un exégète, spécialiste de l'Ecriture Sainte. Il s'est éteint en mai 2001, à la suite d'une longue maladie. En signe d'achèvement d'une vie au service de l'Ecriture, il a rédigé à l'aube de sa vie : 50 portraits bibliques. Une clôture en apothéose sur un thème qu'il avait longuement développé dans "L'un et l'autre testament".

 

Bref Résumé de sa vie.

Il était rentré en 1941 au noviciat de la Compagnie de Jésus à Laval. En 1948 il partait pour la Chine où il resta jusqu´en 1951. Ordonné prêtre en 1954, il séjourna ensuite à l´Institut biblique de Jérusalem, puis à Rome. De retour, sa vie d´enseignement se partagea entre la Faculté jésuite de théologie de Fourvière, puis le Centre Sèvres à Paris, où beaucoup reçurent de lui le choc et l´éblouissement des Ecritures ouvertes en sa compagnie.

"La loi de Dieu, d'une montagne à l'autre" est son avant dernier livre. Il ouvre des perspectives novatrices sur une lecture hyperbolique de la Bible (non pas une loi humaine, mais un chemin qui appelle à un éternel dépassement). Beauchamp a inspiré la création de "Chemins" et ces pages sont un hommage à celui qui fut pour moi un maître. En espérant ne pas trahir sa pensée...

C. Heriard

 

Résumé de "La loi de Dieu" :

Après avoir évoqué la scène d'amour (Eden), l'Amour des origines, Beauchamp nous conduit sur les chemins de l'alliance. Il évoque d'abord les richesses reçues, préalable à toute alliance.

Il souligne un passage entre un monde d'interdit mais qui donne peu de chemins vers autre chose (p.32), un "fait ce que tu veux (Liberté)" mais dont l'espace qui s'ouvre est un appel silencieux vers le don de soi... Que dois-je offrir .. ? Rien répond Michée. Le Décalogue domine les lois et les retournent. L'important c'est qu'il soit précédé d'une première parole : " je suis le Dieu qui t'a libéré". La traduction par loi n'est d'ailleurs pas exacte, elle serait plutôt appel, sommet, montagne comme l'évoque le titre de Beauchamp. En cela, la loi n'est pas un interdit simple mais la demande en retour d'un Dieu qui nous comble de richesses. De même, le péché premier, ce n'est pas l'adultère mais la bassesse, la fuite devant la vérité (p. 44) C'est aussi, comme l'exprime le désir de Béthsabée (p; 45) non pas le désir de la femme mais le désir de tout, d'un Dieu "tout ayant" auquel dans l'instant du péché intérieur, je projette de m'égaler.

Face à cela, Dieu ne se prononce pas sur la nécessité d'un culte. Beauchamp exprime le silence de Dieu sur l'obligation cultuelle (p. 51). Dieu n'exige pas de dons mais ne demande que d'être entendu et suivi (Jn 7,22). Il appelle à une conversion du coeur (on retrouve le texte d'Ezéchiel 33,11 : Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive").

Beauchamp cherche à éveiller une beauté intérieure, non tournée préoccupée d'elle même mais tournée vers la face de Dieu (p. 51). Le travail, le faire est une idole. C'est ce que cherche à démonter le sabbat. Le sabbat imprime sur l'homme le sceau final de l'image de Dieu (p.60).

Puis Beauchamp évoque le sacré comme habitant le corps, dans la ligne de ce qu'il disait sur la beauté intérieure. Le corps est lieu de sainteté (p.70).

C'est ce qu'exprime la loi dans l'interdit de nudité. La nudité révèle. Elle ne peut être exhibée (p.71). Elle touche au coeur de l'homme. Dans la sainteté des unions charnelles c'est la paternité divine qui est déclarée (p. 74).

Beauchamp va jusqu'à dire que le verset de Gn 2,24 (Tu quitteras père et mère a un statut supérieur à la loi donnée par le créateur (statut aoriste dit gnomique - proverbes). Ce qui fait de l'humain un humain n'est pas dans le décalogue, il en est le présupposé. Le décalogue s'appuie sur lui et sur la révélation du Nom (p. 81).

En ce sens, quitter et honorer père et mère articulent l'ordre humain. "Les hommes sont frères parce qu'ils sont fils de l'Unique". En instituant Gn 2, 24, c'est l'Interdit de l'inceste qui est proclamé, l'interdit de la mort du père qui sépare du fusionnel. Et en ce sens, la mort du fils est le plus radical de l'abus de la Loi. (p. 84). La loi est sortie du même, sortie de la circularité et de la fusion transposée en idole. Elle force à l'altérité.

L'Idolâtrie, c'est l'homme qui étire sa puissance sur le monde (p. 95), a l'inverse de la non volonté de puissance de Dieu. Dieu ne demande rien pour lui même, il refuse le sacrifice... (p.103). "Qui vous a demandé ? " dit Isaïe 12. "Ce que je veux c'est d'être écouté et non le sacrifice... " La ruse du malin consiste à faire croire que le reproche ou même le précepte venait d'abord, comme si la relation commençait par l'Interdit (ps 50). C'est la ruse du serpent.

La "loi" de Dieu est autre. Dans Mi 6 2-8, on voit d'abord le rappel de la libération, l'affirmation que Dieu ne veut pas de sacrifice, et ensuite un Dieu qui réclame justice, amour et tendresse. (p. 106). "Tu es aimé / Tu aimeras précède et suit la Loi" (p. 109).

Accomplir la loi, ce n'est pas faire plus mais faire jusqu'au bout du décalogue (p. 109). Beauchamp développe alors une époustouflante analyse de "Tu ne tueras pas" à travers Mat 5 21-26 (p. 130-2) :

Mt 5:17- " N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Mt 5:18- Car je vous le dis, en vérité : avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé. Mt 5:19- Celui donc qui violera l'un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux ; au contraire, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux. Mt 5:20- " Car je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Mt 5:21- " Vous avez entendu qu'il a été dit aux ancêtres : Tu ne tueras point ; et si quelqu'un tue, il en répondra au tribunal. Mt 5:22- Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal ; mais s'il dit à son frère :"Crétin ! ", il en répondra au Sanhédrin ; et s'il lui dit : "Renégat ! ", il en répondra dans la géhenne de feu. Mt 5:23- Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, Mt 5:24- laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens, et alors présente ton offrande. Mt 5:25- Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Mt 5:26- En vérité, je te le dis :tu ne sortiras pas de là, que tu n'aies rendu jusqu'au dernier sou. (jusqu'au bout, il s'agit là d'une demande d'accomplissement par une éthique de la responsabilité). On se demande si Beauchamp ne s'inspire pas à ce stade de la thèse de Lévinas...

Il note p.132-3, une opposition entre la thèse du Christ et de Matthieu et celle de Paul et de Tim (1 Tim 18,10) et Gal 5 (18-23) qui cache en fait la même hauteur. Serait-ce un accomplissement de la loi qui la dépasse en allant à un autre niveau sans la rejeter.

Beauchamp reparle p.141 du Talion, qu'il définit comme différent de la vengeance mais comme un mauvais équilibre. La réalité c'est le déséquilibre qui commence par la douceur de Dieu...." Dépasser la loi vers le mieux ou régresser vers le pire. La loi est donnée comme un test. Ex 15,25. Il y a un saut entre la passivité irresponsable et la passivité plus que passive (comme le dirait Lévinas). Beauchamp esquisse à une dissertation sur la joue gauche... et son appel à un dépassement.

Il note de la même façon une différence entre le conseil et l'ordre (p. 153).

Le conseil c'est le célibat (Mat 5). La croix est une chose libre, non une obligation... "Accomplir c'est accomplir jusqu'au bout, mais ce "bout" est hors champ. La croix n'est pas explicite pendant la vie de Jésus (p. 159).

Elle est esquissée comme un chemin .

Le Discours sur la montagne n'est pas un précepte à suivre mais une loi inscrite dans les coeurs ("disposition de l'esprit") d'après St Augustin et St Thomas... Le Christ n'a pas tendu la joue gauche mais demandé pourquoi me frappes tu ? (Jn 18,23) . Beauchamp évoque ainsi p. 161 le chemin de l'hyperbole - sur-visibilité. Il note que Jésus dans Mat 7,8 demande de ne pas donner pas aux chiens ce qui est sacré. L'enseignement de Mat 5 n'est pas à galvauder car il peut servir à renforcer en l'homme sans profit pour lui son désespoir devant la loi... Mais il y a pire : le pire est d'en obtenir l'obéissance par la contrainte. Beauchamp évoque p.170 la violence extérieure que peut-être la foi. Le feu c'est l'amour (à l'intérieur). Si la loi déclenche la haine à l'extérieure, la prise de conscience libre et dans la foi conduit à voir qu'il ne s'agit que d'un appel à l'amour, pourrait-on rajouter.

Le désir est d'une autre essence que la loi et il l'en précède (p. 176).

Le Sabbat devient obéissance à l'état pur. On peut se demander si ce désir antérieur à la loi ne correspond pas chez Beauchamp à l'an-archie lévinassienne, cette antériorité intérieure, don et image divine en l'homme masqué par le péché et que l'obéissance à la loi hypocrite peut masquer... ce que le sabbat permettait de rétablir. La levée du Sabbat n'est possible que lorsqu'elle dépasse l'indécision et ouvre sur l'extrême de la libération , l'absolu... (p. 185).

Le sabbat n'a de sens qu'en tant que pose de limite pour une ouverture à l'absolu...

On en vient à se demander, à cette lecture, si le conflit entre le Christ et les Juifs n'était pas un conflit contre la loi mais plutôt un conflit entre les forces du bien et du mal, entre la grâce intérieure et le mal intérieur, tout deux donnés à l'homme au nom de la liberté divine.

Alors, p.209 et 210 Beauchamp évoque la Croix, comme lieu de rencontre de l'humanité entre juif et non juif, religieux / idolâtres. On retrouve ce qu'il évoquait dans son analyse de Gn 3 dans "L'un et l'autre testament" entre l'ancien et le nouvel Adam. Il évoque la convoitise face à laquelle la loi ne permet pas de trancher. La Parole oui ! ajoute-t-il p. 215.

Il faut sortir de la convoitise pour désirer la divinité (arbre de vie). En ce sens, la loi est pédagogue jusqu'à la date fixée par son Père (Ga 4,15).

Le péché n'avait pas de place à l'origine. Exonération de l'homme ? Il vient du dehors dit Rom 7 mais cela veut-il dire que cela vient du Créateur ?

Comment penser que Dieu ne secourra pas celui qu'il a lui même créé vulnérable ? Dieu utilise le péché pour le bien... sous le signe de la gracieuseté et du don libre. Ligne ténue, vivante et sensible qui passe entre interpeller Dieu, voire lutter avec lui jusqu'à l'aube comme Jacob... Ce qui est blessé, c'est l'alliance qui unit les hommes et que l'idolâtrie dissout.

Le péché ne cessera de se servir de la loi pour la mort que sur la croix, là ou Jésus se soumettra à sa force pour la vaincre, là où Dieu se met en danger lui même. Beauchamp cite Pascal (558) : "ce qui les fait croire c'est la croix..." Seule la croix guérit car elle guérit de la mort mais la croix ne nous guérira vraiment que lorsque s'efface toute image de guérison, les signes visibles d'autrefois n'ayant fait qu'orienter le désir vers cet accomplissement invisible. La loi a été donnée ensuite de quoi le péché a empiré (p. 236).

"La réception du message n'est possible que moyennant un engagement qui choisisse entre le oui et le non moyennant une décision d'obéissance qui écarte la mort et reçoive la vie sans autre raison que la perception de la vie elle même." (p. 237) Il y a une différence entre être "sous la loi" et "dans le bien"; Le bien n'a pas de limites. Sa mort en lui n'est dicté par aucune loi... En cela, le tout puissant est impuissant (Mt 13,35).

Dans la Parabole de l'ivraie, Dieu ne tranche pas entre le bien et le mal. Beauchamp ajoute (p. 244) que Jésus en mourant librement n'obéit à aucune loi " ma vie personne ne l'enlève... " (Jn 10,18).

* La Loi de Dieu Seuil Avril 1999

 

Bibliographie :

- La Loi de Dieu Seuil Avril 1999

- 50 Portraits bibliques

- L'un et l'Autre Testament, Seuil 1976

- Psaumes nuits et jour, Seuil, 1980

- Parler d'Ecritures Saintes, Seuil 1987

- Création et Séparation, Cerf 1969

- Le Récit, la lettre et le Corps, Cerf 1982

 

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