Abbé Pierre.
Né Pierre Henri Groués, le 5/8/1912, à Lyon, l'Abbé Pierre, après un passage chez les capucins en 1930 et son ordination en 1938, s'est distingué pendant la Résistance à travers la création des "Chiffonniers d'Emmaüs". Pendant le dur hiver 1954, il entre en croisade pour la défense des sans-logis, cause qu'il défend encore aujourd'hui avec acharnement.
Théodore Monod (1902-2000)
Protestant, botaniste, anthropologue, océanographe, et zoologue, humaniste, aventurier et grand marcheur dans le désert, Théodore Monod fut directeur de l'institut d'Afrique Noire, professeur au Muséum d'histoire naturelle. Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer (1949), de l'Académie de la marine (1957) et en 1963 membre de l'Institut (Académie des Sciences). Il est mort le 22 novembre 2000 à l'âge de 98 ans.
Fiche de Lecture....
La rencontre d'un "vieux sage" protestant, botaniste, et grand marcheur du désert, avec le vieux capucin, fondateur de l'Emmaüs n'a pas été fortuite.
Elle permet un aperçu rapide et passionnant des grandes idées humanistes de ces deux figures du siècle dernier.
On perçoit tout d'abord un pragmatisme poignant. Monod réfute toute idée d'un désert spirituel mais évoque avec une certaine poésie ses pérégrinations.
L'abbé Pierre insiste quant à lui sur sa préparation spirituelle intense (prière et oraison nocturne) qui ont marqué les débuts de sa vie religieuse.
Cette juxtaposition de déserts n'est pas fortuite, elle introduit le coeur du sujet. Une contemplation de l'homme vivant. A ce sujet, l'abbé Pierre note que la loi naturelle est la loi du plus fort et qu'il faut une loi surnaturelle pour que l'homme faible ne soit pas écrasé.
Cet entretien recèle quelques pépites. J'en livre ici quelques unes dans le but d'en encourager la lecture :
Une phrase du Général Booth fondateur de l'Armée du salut : "On annonce pas l'évangile à un homme qui a les pieds mouillés".
A ce sujet, l'abbé Pierre insiste sur la priorité de l'amour sur le rite.
Même le dimanche, la messe n'a de sens, si le malheureux n'a pas de maison...
Pour l'abbé Pierre : "Ce qui importe, c'est que les êtres apprennent à s'aimer (...) Pour moi, le symbole de l'homme libre, c'est l'homme qui aime (page 68).
"Dieu qu'est-ce que c'est ? lui demandait un compagnon. Il répondait alors :
"Rappelle toi ce jour ou l'on a dépanné les petits vieux, on en avait bavé mais après on était heureux. A ce moment là, tu recevais le don le plus merveilleux qui pouvait exister : le don de la sagesse...
(...) Quand tu goûtes comme c'est bon d'avoir aimé, c'est alors que l'on rencontre l'Eternel, indépendamment de toute religion (...) il n'est pas nécessaire d'avoir la foi pour en être conscient. (p. 70).
"Vivre l'âme de l'Evangile ne sera jamais le fait de la multitude. Ce à quoi répond Théodore Monod : "Nous ne sommes que des apprentis chrétiens." A méditer...
Théodore Monod et Abbé Pierre
En route vers l'absolu Entretien avec Michel Bony, 90 F
Flammarion Avril 2000 ISBN 2-08201967-5
Autre livre récent :
Je voulais être marin, missionnaire ou brigand, Carnets intimes inédits, Le Cherche Midi 15 Euros,
Fondation Abbé Pierre
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