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Au delà du Silence

Dans la pédagogie de Dieu, on peut trouver une lente progression dans la manifestation de sa gloire.

Lorsque Dieu commença, il y eut certes, un feu d'artifice. Mais rien ne rattache l'étonnante profusion de la création d'un Dieu, sinon la question du pourquoi ? ou de l'origine. Si on ne cesse de voir l'infinie complexité du monde, si l'on s'arrête sur la beauté transcendante et simple, comme celle des lys des champs dans leur blancheur immaculée, leur pureté fragile on ne peut lier directement cette beauté à un Dieu palpable, que l'on pourrait résumer, caractériser ou comprendre. Il reste interrogation, un doute, que le mal la souffrance envenime et qui nous conduit à résister à la foi pure et simple. Même si la beauté révèle un au-delà de la seule fonctionnalité, même si le simple cadeau de l'existence, nous pousse à rendre grâce, Dieu reste au-delà, un infini que notre finitude ne peut rejoindre...

Le cadeau reçu de la vie, on peut en prendre conscience aussi, dans l'intimité de son coeur, dans la simple joie d'être, ou à travers la présence, à ses cotés d'un être aimé. Mais le lien qui nous ramène à Dieu reste ténu, discret. Peut-être parce que sa tendresse ne veux pas imposer sa présence, forcer l'homme au delà de sa propre liberté Dans la pédagogie de Dieu, vis à vis de son peuple élu, un texte illustre bien ce cheminement dans la prise de conscience de cet au-delà de la puissance. Après 40 jours au désert, Elie parvient sur la montage de Dieu. Il assiste à plusieurs manifestations de puissance de la nature, la foudre, le tonnerre, mais dit le texte, Elie reste dans la caverne où il s'était réfugié. Ce n'est que lorsque le silence se fait et qu'Elie sent une brise légère que le prophète va sortir pour se tenir devant Dieu. Cette petite métaphore que Lévinas traduira comme le bruit d'un fin silence traduit l'aboutissement d'une recherche du divin. Elle fait transparaître un bout du mystère de la révélation, du feu qui dévorait déjà le coeur du peuple d'Israël, sans le consumer, tel le buisson ardent apparu à Moïse. Dans cette révélation progressive de la douceur de Dieu, de ce silence qui s'agenouille devant le mystère de l'homme, on ne peut que retenir son souffle et ôter ses sandales. Suivre à la suite du Peuple, les chemins de l'alliance, avec ses souffrances et ses doutes, ses joies et ses apparentes absences.

Et ce chemin qui traverse la plaine de Canaan avec son abondance et ses délices, passe aussi par l'exil, la souffrance et la nuit. Ce chemin mène à un mystère et un au-delà.

En Jésus, le silence reste de mise. Même s'il parle avec autorité et se distingue ainsi des prophètes, il n'affirme rien en son nom. Jésus se fait l'écho du silence de Dieu. Il l'habite, le traduit dans ses actes, dans sa chair, jusqu'au soir du grand silence. Toute sa vie prépare cet instant où le Christ s'agenouille sous le poids de la Croix. Il se met à genoux devant l'homme qui le maltraite et ne comprend pas. Il se tait et rejoint ainsi le bruit d'un fin silence. Sur la croix, plutôt que de crier son innocence et déchaîner les foudres du ciel, seul son coeur parle le vrai langage de Dieu. Lorsque le soldat lui perce le coeur, il en coula du sang et de l'eau. Ce sang que l'on ne devait répandre, ce sang qui dans tous les rites juifs de l'ancienne alliance, était la part de Dieu, c'est le sang de Dieu lui-même. Le coeur de Dieu saigne et se répand sans bruit. Le bruit d'un fin silence se dévoile dans et travers le sang du Fils qui se répand et cette plaie de l'innocent devient source d'eau vive.

Car elle dévoile le coeur d'un amour qui ne fait pas violence mais souffre une passivité plus que passive pour montrer à la face de l'homme, le chemin, la vérité et la vie.

La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, mais c'est surtout cet homme qui se meurt d'amour. Un amour infini, qui ne veut pas forcer par la foudre où le tonnerre à la suivre, mais qui saigne en silence, sur une croix, pour qu'à jamais il n'y aie plus de croix. Un coeur qui saigne pour compatir à la souffrance d'une humanité blessée. Un coeur qui est rejoint par la communauté des souffrants, de tout ceux qui portent dans leur chair, la marque d'un amour plus grand et plus insondable que leur amour humain.

Le sang de Dieu est ce silence qui réveille en nous une humanité meurtrie, un amour qui renaît de nos propres blessures, de nos manques. Il ne nous fait pas violence, mais se contente de s'agenouiller devant nous, pour nous appeler à aimer. Méditer cette croix misérable, c'est retrouver le silence intérieur qui peut faire de nous une communauté d'amour. Non pas dans un chemin de sacrifice morbide mais dans une joie pure, celle de la grâce retrouvée au contact de cet amour qui se donne et accueil nos amours balbutiants.

C. Heriard 7 octobre 2003

Source de cette méditation, Hans Urs von Balthasar, La Gloire t la Croix, Tome 8

Sur le même thême, le Silence, la discrétion de Dieu

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