VIVRE DE L'ESPRIT DANS MON CORPS (suite...)
3°/ La respiration achemine vers un « lâcher-prise »
Vivre de l'esprit dans mon corps, c'est d'abord me créer une conscience respiratoire, et par l'échange permanent et gratuit de l'air, m'acheminer vers un nécessaire « lâcher prise ».
La respiration conduit à une sensibilisation nouvelle, où ce qui est attitude fausse en nous apparaît plus clairement à notre conscience. En grandissant, le moi existentiel accumule un certain savoir, affirme un avoir, convoite un pouvoir ; ce faisant, il développe en l'homme tout un système de défenses, de préjugés, de tabous, de principes pour tendre désespérément vers une auto-sécurité, vers le plus grand confort.
Ces fixations, nécessaires pour un temps, lui permettent de survivre, à l'intérieur d'une image de lui-même figée et statique : tel il a toujours été, tel il sera.
Mais ce qui a permis à la personne de survivre un temps, sa carapace de contentement, vient à la stériliser, empêche la vie de circuler en elle. Elle ne peut plus grandir. D'où l'importance du « lâcher prise », point de départ de toute conversion, de toute espérance.
« Lâcher prise », c'est perdre les formes qui nous crispent pour s'ouvrir, perdre ce que l'on croyait acquis, oublier ce qu'on a fait pour créer constamment, c'est abandonner des attitudes fausses, nos envies d'installation, d'accrochage à un état donné, qui révèlent la volonté de sécurité du moi existentiel.
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