Echange permanent, la respiration est aussi le symbole d'un espace de gratuité.
Dans le corps, la fonction respiratoire crée un espace de gratuité. Les autres fonctions sont en quelque sorte intéressées, sollicitées, les unes par les autres pour accomplir un certain « désir » : celui de la survie d'abord, celui de la croissance de l'être tout entier. Ce lent travail de maturation se fait, dans la plupart des cas, inconsciemment et comme naturellement.
La fonction respiratoire, elle, n'est pas soumise au même réseau de réflexes conditionnés : l'homme peut intervenir volontairement, et modifier son rythme, son amplitude, par manière de thérapie. Chez la personne angoissée, la respiration se fait plus courte ; la détente au contraire appelle une respiration plus profonde. L'essentiel du yoga que vous professez ou que vous exercez n'est-il pas de construire dans son corps la posture juste qui permettra d'accueillir le souffle, et le souffle qui libère ?
La fonction respiratoire porte en elle-même la marque de la gratuité, non seulement parce que l'air que nous respirons est jusqu'à aujourd'hui gratuit, mais surtout parce que respirer, c'est recevoir et c'est donner, c'est recevoir pour donner. Elle est beaucoup plus qu'une fonction, elle est un signe
L'inspiration et l'expiration trouvent là leur symbolisme le plus riche. L'inspiration tourne l'être vers lui-même, l'expiration vers l'autre : nous retrouvons le double dynamisme qui caractérise le vivant et qu'exprime tout amour.