La prière du coeur est très présente dans la tradition monastique : c'est la prière du pauvre, celle d'une fidélité qui s'exprime dans un temps, le temps de la vie, le -temps de l'amour.
La prière du coeur est une manière d'être plus qu'un langage : -s'asseoir aux pieds du Seigneur et l'écouter parler (Luc 10, 39). Rien n'est bien nouveau, sinon peut-être cette sorte de passivité -à laquelle nos vies très actives ne nous préparent pas, et à- laquelle aussi nous n'osons consentir. Etre passif dans la- main du Seigneur, c'est apparaître tel que l'on est, c'est être recueilli en son centre, c'est -être radicalement. Personnellement, et c'est dommage, je ne pratique pas la prière à Jésus : paroles d'amour de l'aveugle de l'évangile, et rythmées sur la respiration : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi pécheur ». ( Luc 18 13, 39)
Depuis notre baptême, nous sommes habités par la plénitude de l'Esprit-Saint. L'oeuvre de l'Esprit en nous, est l'épanchement de l'amour de Dieu- dans notre coeur. Toujours mystérieusement effacé et intangible, l'Esprit-Saint est tellement présent à notre coeur qu'il nous inspire à tout moment ce que nous devons dire au Père, ce que nous -devons être au Père, la prière d'alliance qui plaît au Père,- puisque nous ne savons pas prier comme il faut (Romains 8, 26).