b) l'obéissance
Le signe de l'amour est l'obéissance. S'obéir mutuellement c'est reconnaître en chacun le désir de l'Esprit, c'est s'écouter, s'accueillir, se servir les uns les autres, s'aimer finalement en se donnant. L'humilité nous aide grandement à nous faire dépendant d'un autre, même si nous le percevons parfois comme fragile, limité.
La chapitre 72ème de la Règle de saint Benoît, appelé « Du bon zèle » contient comme un petit traité de la vie fraternelle : s'honorer mutuellement, porter les fardeaux les uns des autres, s'obéir « à l'envie », rechercher le bien de l'autre plutôt que le sien, s'aimer en toute sincérité, aimer son Abbé, ne rien préférer au Christ, voilà la vraie vie fraternelle.
Les liens affectifs entre nous s'expriment dans la vie fraternelle. L'Esprit en nous ne remplace pas notre coeur mais y habite ; il nous dit la tendresse de Dieu, dans la recherche constante d'un équilibre précaire. Notre coeur s'apaise, s'unifie dans la communion au mystère de l'amour : être accueilli dans le respect de notre mystère personnel, accueillir les frères dans la gratuité de ce qu'ils sont en vérité.
L'affection que nous avons les uns pour les autres, loin de nous replier sur nous-mêmes et de nous marginaliser, nous fait frères, nous saisit tous ensemble dans la ferveur de l'Esprit. La communion dans la foi au Christ, fondement de la vie fraternelle, ouvre au dynamisme de l'Esprit qui est amour répandu et partagé. Par l'obéissance mutuelle, le lien entre le corps et l'Esprit ne devient-il pas signe de l'amour de Dieu, le frère ne devient-il pas sacrement de l'amour de Dieu ?
|

|