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Point de vue 2 - Ce que dit l'EglisePar Joël Philippon (suite)*
Ce sont deux temps psychologiques différents, qui ont chacun leurs exigences et leurs joies propres ; ne les superposez pas : quand on est fiancé, on n'est pas marié. Si les fiancés ont des relations sexuelles ( avec pénétration des sexes ), ils transposent - inconsciemment certes - dans le temps de préparation un acte du temps de l'achèvement de l'amour. Cet acte peut apporter, dans la jouissance de l'éveil sexuel, un réel bonheur charnel, bien entendu. Mais cet acte : - parce qu'il appelle le don total et réciproque de soi à l'autre, exige, pour répondre à sa finalité propre, d'être posé dans la plénitude de l'amour : il signifie l'engagement total des deux l'un envers l'autre, et suppose une croissance de l'amour, dans le temps, dans la connaissance l'un de l'autre. - n'est pas nécessairement l'expression d'un amour authentique. Il n'est pas le sommet ni le but de l'amour. - n'est qu'un des aspects , d'ailleurs contingent, de la relation d'amour : il est un langage de l'amour, parmi bien d'autres. - ne contribue pas nécessairement à approfondir une co-naissance mutuelle, mais peut être une prise de possession et masquer un refus de rencontrer l'autre, en tant que personne. - ne peut se vivre "à l'essai", car le don sexuel, engageant les personnes, ne peut être mis à l'essai, sous peine de perdre son sens. Que signifie un don "à l'essai" ? - nécessite, pour être authentique, d'être ouvert à la vie à venir : fécondation possible. Or les fiancés, qui parlent avec sincérité, disent : - chercher à se trouver pleinement, - être sûrs d'être faits l'un pour l'autre, même charnellement, - avoir peur que la non-réussite sur ce plan gâche toute leur vie, - rechercher, d'abord et uniquement, la jouissance sexuelle immédiate et non la transmission de la vie, pour laquelle d'ailleurs ils ne se sentent pas encore prêts. Ils recourent le plus souvent à la pilule anti-conceptionnelle.
L'homme est vraiment libéré : - non pas lorsqu'il est assujetti à ses propres pulsions sexuelles, - mais lorsqu'il maîtrise ses propres pulsions, avec l'intelligence de sa raison et de son coeur, et avec l'aide de la science. Quant à la jeune femme, - en contraste avec le jeune homme - , elle n'est pas d'abord un être "génital" ; son appel le plus profond et le plus intime est un appel charnel de tendresse. Avant qu'elle consente à être pénétrée sexuellement, il lui faut franchir, dans le dialogue d'amour, bien des étapes ; elle doit passer peu à peu, sous l'effet de la tendresse, d'un désir total, impérieux mais flou, à une ouverture sexuelle. Fiancée, si elle accepte des relations sexuelles, c'est parce que son fiancé l'a convaincu que c'était là une preuve d'amour ; ce qui est faux. Ce n'est qu'un chantage ou un défi lancé par le fiancé, sous couleur de séduction. Ou parce qu'elle veut le "prendre au piège". Dans tous les cas, elle ne se rend pas compte des implications et des conséquences psychologiques de ces relations : de fait, elle s'ouvre sexuellement mais son coeur n'est pas ouvert. Lui est très soucieux du respect de sa fiancée. Elle a un grand désir de vivre un amour pur et vrai. Ils l'anticipent en se faisant violence, simplement parce que leurs coeurs ne sont pas prêts, et ils commencent par faire reposer la délicate construction de leur amour sur une méconnaissance, sur un mensonge, sur une contradiction interne. L'immaturité réside dans cette contradiction, dans une non-perception des réalités les plus intimes, et des valeurs sous-jacentes.
La maturité dans les relations d'amour vient, au contraire non pas lorsque l'homme propose à la femme de la pénétrer sexuellement, mais lorsque la femme consent à être pénétrée sexuellement - ouvrant ainsi, dans le paroxysme de la tendresse, l'espace intérieur de sa génitalité. Les relations sexuelles ne prouvent pas la qualité de l'attachement : + si elles sont ressenties comme un succès, un épanouissement, une joie profonde, ce bonheur charnel présent et souvent fugitif ne garantit nullement contre des difficultés relationnelles à venir, difficultés auxquelles n'échappe aucun couple. Elles ne sont nullement une preuve d'amour. + si elles sont mal vécues - parce que l'environnement ne permet pas, le plus souvent, aux fiancés de se rencontrer dans la paix et la détente ( présence maladroite possible des parents "pas cela sous mon toit !"....) - parce qu'ils ont peur de se rencontrer l'un l'autre dans la vérité, et qu'ils ont tous les deux à passer de l'imaginaire à la réalité, ou pour de multiples autres raisons, elles ne prouvent nullement qu'ils ne s'aiment pas ou ne sont pas faits pour s'aimer. De plus, et c'est plus grave, cette anticipation fréquente peut conduire parfois à limiter la réalité du choix. Lorsque le don des corps précède le don des coeurs, il y a parfois une perte de liberté. Je me suis rendu esclave de ma pulsion et ne suis donc plus capable de discerner en conscience de la réalité de l'autre. Parfois il devient alors sage de se séparer pour un temps, pour reprendre ce minimum de distance qui permettra une libération du lien, ne serait-ce que pour réaffirmer la réalité du choix. Ceci est d'autant plus important que le choix, la décision de se marier ne peut se faire qu'avec une certaine dose de raison et de volonté, donc indépendamment du désir et de la passion. Il est également curieux de constater : . l'engouement des fiancés pour les relations sexuelles ( quel plaisir de franchir l'"interdit" ! ), et, en contraste : . le moindre intérêt qu'elles créent chez beaucoup de couples mariés : soit qu'ils ne se soient pas "trouvés", soit que l'un des deux se rétracte. Il peut y avoir parfois, juste après le mariage, un temps de ré-équilibrage affectif et sexuel ; et par la suite, les époux doivent composer avec l'habitude et le vieillissement. C'est sans doute la preuve : - que les relations sexuelles ne sont pas centrales dans la construction de la fidélité conjugale, - que l'amour est, avant tout, spirituel : il saisit la totalité de l'être, de deux êtres dans leur relation. Il suffit de regarder de vieux ménages qui ont vécu longtemps ensemble et qui s'aiment. Ils sont passés de l'amour-passion, en sa verdeur, à l'amour-tendresse, construit sur le cheminement et la connaissance l'un de l'autre. La part du corps dans leur amour est devenue minime, mais celle du coeur n'a fait que croître, à travers les joies et les épreuves de l'existence. Ils montrent admirablement ce qu'est le secret du bonheur, de l'émerveillement.
* Extrait de Coeur à Coeur, Le temps des fiançailles, de Joël Philippon © Editions Mame, 1993 |
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