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II - L'homme, un être de chair

Par J. Phillipon (suite)*

Actuellement, dans le cours de l'Histoire, l'homme émerge à peine au-dessus de l'animalité.

Malgré son intelligence, son orgueil et toutes ses prétentions plus ou moins légitimes, l'homme est et demeure, en amour, le mâle en relation avec la femelle.

L'amour consiste précisément à passer de l'Eros à l'Agapé (à expliquer plus longuement en note ?? ), ou à intégrer l'Eros à l'Agapé : de l'autre pour moi à l'autre pour l'autre.

Avant toute réflexion, l'homme, livré à lui-même, est attiré d'abord par les organes sexuels de la femme : ses lèvres, ses seins, ses cuisses,... il imagine le reste.

La femme, en revanche, n'est pas attirée, d'abord, par tel ou tel aspect ou organe du corps de l'homme , mais par sa totalité.

Beaucoup de jeunes femmes trouvent même repoussant l'organe mâle en érection, - les hommes doivent le savoir - ; sans préparation, sans éducation, il peut en résulter, pour la femme, une cause de frigidité.

L'approche de l'homme est spécifique et dirigée.

L'approche de la femme est globalisante.

D'une certaine manière, l'être humain est ce qu'est son sexe :

L'homme a des organes sexuels extérieurs à lui-même.

La femme a ses organes sexuels principaux intérieurs à son corps.

L'homme est un être plutôt extérieur à lui-même, il a tendance à vivre à la périphérie de lui-même,

la femme est, par nature, intérieure à elle-même.

L'homme envisage sa sexualité comme une fonction,

la femme la perçoit comme un don d'elle-même, lié au don delà vie.

L'homme recherche la jouissance immédiate,

la femme est sensible à la tendresse de la présence.

L'homme n'a pas de temps à perdre,

la femme prend le temps de se préparer.

L'homme est volontiers dominateur,

la femme, si elle est consentante, est totale intériorité.

 

 

 

 

L'homme et la femme ne sont pas symétriques dans leurs approches de l'amour : ils ont à faire l'effort, à priori, de s'écouter pour s'accorder. L'homme doit s'attacher à découvrir le rythme intérieur de sa femme - ce dont elle lui saura toujours gré !

 

b) La chasteté des fiancés

"La chasteté est une médiation nécessaire de tout amour humain : elle fait honneur à l'être humain, elle le rend capable d'un amour vrai, désintéressé, généreux et respectueux d'autrui."

Amour et sexualité aujourd'hui, Lettre pastorale du Cardinal Suenens, 1976

"L'éducation à la chasteté est un moment que rien ne peut remplacer". Jean-Paul II, 14/3/1988

Accéder à une certaine maîtrise de soi pour se donner totalement à l'autre exige, dès le point de départ :

 

- un renoncement aux relations sexuelles, c'est-à-dire à l'intromission réelle des sexes.

- l'imaginaire peut également prendre le pas sur le réel, et l'homme et la femme obtenir un orgasme hors du sexe de la femme ( masturbation réciproque de l'un par l'autre ) : ceci nuit à l'apprentissage de la patience et de l'attente.

Le renoncement joyeux : libère la sexualité de l'autre,

conduit au don,

apprend la patience,

parfait la qualité de l'engagement,

apporte plénitude et joie,

fait rayonner l'amour.

La chasteté oriente le coeur vers le bien de l'autre, et rend plus intense la joie intime de sa présence.

Le don réciproque, dans le dialogue coeur à coeur, ou des caresses dans la nudité, doit se situer en deçà du seuil d'excitation irréversible menant à l'orgasme : c'est une question de prudence, qui exige une grande qualité et une grande pureté de coeur.

En renonçant à être pénétrée sexuellement, la femme amène l'homme à élever son regard intérieur du niveau génital au niveau cordial.

Le plus grand service qu'elle puisse lui rendre est de lui faire comprendre charnellement et spirituellement (et non pas seulement cérébralement) qu'il n'y a pas que le dialogue sexuel dans le dialogue d'amour, ou que le dialogue sexuel, dans le meilleur des cas, n'est qu'un aspect du dialogue d'amour.

Ainsi, elle contribue à éveiller, à éduquer en lui des espaces nouveaux de tendresse : ce dont il se montre profondément troublé, et ce dont il a besoin, au fond.

Elle l'invite à dépasser le "fonctionnel" pour percevoir, au-delà de la jouissance immédiate sensuelle, une zone d'amour encore plus grand, et toujours susceptible de grandir, jusqu'à trouver presque naturellement son accès au don de la vie - en fait, sa vraie finalité.

Lui, pour sa part, doit amener la femme, cet être au désir charnel relativement indifférencié, de la recherche insatiable de tendresse au don sexuel de son corps.

Cette phase "pré-conjugale" permet de constituer le couple, surtout s'il est accompagné par le dialogue qui apaise et nivelle le désir. La sublimation du désir pulsionnel en tendresse est le plus beau cadeau de la chasteté des fiançailles au futur couple. Il conditionne la préparation de cette symphonie des coeurs mentionnée plus haut...).

"Il y a un apprentissage du don désintéressé de soi, dans la limpidité et la simplicité, qui se fait durant toute l'adolescence et la jeunesse, et sans lequel le mariage serait une faillite, un égoïsme à deux.

Il y a un apprentissage du respect de l'autre, de son intériorité, de toute sa personne dont le corps est l'expression.

Il y a un apprentissage de toutes les valeurs morales nécessaires à la vie.

Il y a une préparation aux responsabilités que vous porterez ensemble pour le don de la vie et l'éducation des enfants, pour le service de la société.

Ne confondez pas l'expérience prématurée de la jouissance avec le don de soi dans l'amour lucidement consenti pour toujours."

Rencontre de Jean-Paul II avec les jeunes au stade de Gerland, Lyon, 5/10/1986

Quant au corps, sans lequel il n'y a pas de chasteté possible, il est un espace de silence et de paix où le coeur de Dieu vit dans le coeur de l'homme ; il est un lieu d'intériorité où s'élabore un langage, le langage du corps au service de l'amour ; il est une charpente, une structure, un squelette qui se dresse laborieusement debout, dans la verticale, comme pour émerger du flux du temps et de l'histoire, l'assumer et le transcender ; il est un volume de vie, toujours orienté, à la fois : vers l'extérieur, vers l'événement, vers l'autre vers l'intérieur, vers l'avènement de lui-même à lui-même.

Double dynamisme qui caractérise le vivant : la plus grande extension n'a de sens ni de valeur qu'à partir d'un enracinement profond en son centre.

Un être ne peut croître sans racines qui plongent dans un certain humus.

Mémoire du passé, ouverture au présent, projet sur l'avenir sont ses racines propres, son histoire personnelle et inaliénable, son irréductibilité : là s'exprime, comme un art et un hommage, la chasteté parfaite.

Suite

* Extrait de Coeur à Coeur, Le temps des fiançailles, de Joël Philippon © Editions Mame, 1993