Sat, 14 May 2005 02:02:00 -0500
Un mur entre nous...
Selon G. Simmel, il existe "un mur entre un être et l'autre, mur que même la volonté la plus passionnée des deux conjugués ne saurait abattre. " (1)
Cela confirme une intuition profonde. Celle que l'autre ne changera pas fondamentalement, malgré tous nos efforts et tout nos rêves. Une intuition qui se lézarde cependant pour deux raisons.
a) Ce que l'homme ne peut voir, Dieu peut le faire entrevoir.
b) l'homme est digne d'humanité...
Nous nous trouvons donc entre deux cimes...
(1) cité par Olivier Abel, ibid p.158-9
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Thu, 12 May 2005 23:57:00 -0500
Habitudes
"L'habitude a un lien profond avec la liberté quand elle permet de mettre un délai entre le donner et le recevoir, quand elle permet de différer" (1).
J'ajouterais que la confiance permet cela. La confiance est fruit de l'habitude, mais elle constitue le ciment même de cette construction conjugale.
A partir de cela, on perçoit combien la rupture de la confiance est déstructurante. Elle s'inscrit en effet comme un process cumulatif, comme un escalier escarpé que l'on monte au gré de l'amour mais qu'une chute oblige à reparcourir en entier.
A l'inverse par contre de l'habitude se trouve la routine et l'ennui. Mais qu'est-ce que l'ennui, si ce n'est une faute partagée. L'absence d'investissement et la fuite vers son moi douillet.
L'ennui ne se combat pas seul mais à deux. La confiance en l'autre et en soi-même, sa propre capacité à gérer la surprise, sont les moyens possibles de remettre en place une dynamique, un échange.
(1) Olivier Abel, ibid p. 149
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Thu, 12 May 2005 15:56:00 -0500
Parole et secret intimes
"
La parole nous fait sentir ce que nous ne sentions pas... " (1)
Elle porte à la lumière ce qui est enfoui en nous et serait resté caché. La parole est l'essence même de la vie du couple. Un couple sans paroles est un couple qui meurt. On part de l'impression de tout savoir et l'on s'enfonce dans une irrémédiable distance.
Cela dit, il y a dialogue et dialogue...
On peut relire le texte
sur les tours pour comprendre que le langage du haut des tours n'est pas celui qui construit le couple. Parler, c'est aussi écouter, entendre, sentir, vibrer, partager...
(1) Olivier Abel, ibid p. 149
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Wed, 11 May 2005 15:54:00 -0500
Chorégraphie de la distance
Cette expression d'Abel : "
chorégraphie de la distance" évoque pour moi la danse du couple, la symphonie d'une chair qui n'est pas réduite au corps mais conjugaison des instruments multiples qui font de nos rencontres une harmonie en devenir.
Dans la Philosophie de la volonté,
P. Ricoeur soulignait déjà les vertus de la danse, qui ne sont pas qu'une harmonie du corps mais le phénomène d'une totalité unifiée, au sens donné par Jean Paul II dans Amour et responsabilité. L'âme, le corps et l'Eprit sont invités à la danse de notre amour. Travailler cette chorégraphie, c'est louvoyer entre proximité et distance, présence et respect. C'est entrer dans la magie d'un Je et d'un Tu (
cf. Chemins, le blogue).
(1) Olivier Abel, ibid p. 136
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Tue, 10 May 2005 15:54:00 -0500
Accords et désaccords
Ce n'est pas seulement la réparation qui est fondatrice, c'est le désaccord qui est fondateur (1) Il est en effet fondateur dans le sens où il permet de remettre en question ces éternelles asymétries qui s'installent. Le désaccord, c'est l'irruption visible dans le couple d'une tension qui s'était installée sournoisement et qui fait signe, appelle au secours.
Fuir la dispute, une tentation très masculine, conduit à ré-enfouir ce qui devrait au contraire être révélé, remis sur la table, renégocié...
(1) Olivier Abel, ibid p. 134
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Mon, 09 May 2005 15:53:00 -0500
L'ennui
"En face de l'angoisse du désir inégal, il y a autre chose non moins terrible, la fatigue de l'égalité, l'ennui du désir égal." (1). Notre société amatrice de sensation forte, de surprise et de diversité est-elle devenue incapable de jouir de la présence fidèle, de la confiance qui nous fait grandir et reposer en paix au delà des inquiétudes bouillonnantes d'une société mondialisée. On sur-valorise la famille comme havre de paix et l'on méprise en même temps la routine, la mort d'une passion.
(1) Olivier Abel, ibid p. 107
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Sun, 08 May 2005 15:51:00 -0500
M'aimes-tu ?
Quand Abel note dans la discipline de la véracité une perpétuelle inquiétude, un "
Et si je me trompais sans le savoir ?" il me rappelle l'aporie déjà signalée chez
Jean Luc Marion, cette impasse du "M'aimes-t-on ?". Abel souligne d'ailleurs, l'exigence d'autonomie individuelle qui peut devenir pathétique dans son désir de sincérité, d'indépendance jusqu'au "serf-arbitre (...) qui suis-je, moi, que serais-je si j'étais libre du regard et de la parole de l'autre ?" (1).
Ne retrouve-t-on pas ici encore dans une nouvelle conjonction cette notion de rôle que nous avions noté chez Balthasar sur
Chemins, le blogue...
(1) Olivier Abel, ibid p. 101
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Web: Mariage, le blogue des mariages
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